Conférence tenue le 1 septembre à 7.30 h. du soir en 1924
Ce soir je vous ai invités à un divertissement, c'est comme cela que je l'appelle. La vie n'a son côté sérieux que quand elle est vécue sous le signe du péché. L'homme est sérieux lorsqu'il vit dans le péché, s'il doit quelque chose à quelqu'un, quand ses convictions sont contradictoires ou qu'il sème la discorde. Quand les gens sont vertueux, la vie est un vrai plaisir. Donc, nous devons transformer notre vie sérieuse en un divertissement. De ce point de vue le monde matériel est une vraie distraction pour les esprits supérieurs. Parfois ils s'amusent à observer la vie des gens sur la terre parce que ce que les gens font est un divertissement pour le monde invisible et n'est pas si sérieux. D'après nous, du point de vue de notre existence pleine de péchés et de difficultés, la vie est quelque chose de sérieux, mais du point de vue de ces êtres évolués, la vie est une distraction. Donc, vous ne devez pas être toujours sérieux. Vous devez l'être quand vous corrigez vos fautes, mais tout de suite après, transformez votre vie en distraction. La vie sérieuse est pour moi semblable à la vie d'un homme la nuit - il reste seul dans l'obscurité, n'ayant personne avec qui bavarder, il réfléchit sur ce qu'il va faire. Et la vie passée dans la distraction est une réunion d'âmes qui se rassemblent pour communiquer et vivre dans l'Amour Divin, la Sagesse, la Vérité et cette bonté suprême. Et tout le monde est joyeux de se divertir. Pendant la période de la distraction, Dieu pardonne les péchés de tous les gens. Bien sûr, j'utilise le mot distraction dans le sens le plus pur. Je ne veux pas dire vous amuser comme un clown ou comme un acteur, je sous-entends une distraction agréable, musicale, où un poète, un musicien ou un peintre pourraient faire valoir les beaux chants et tableaux de la nature. Nous, les gens modernes, nous avons l'habitude d'exagérer les mauvais côtés de la vie. Vous n'avez pas encore appris à découvrir la beauté en chaque personne. Si vous saviez quel point de vue choisir pour observer, que de belles choses vous découvririez en l'homme moderne, dans tous les royaumes animaux, dans toutes les plantes et dans toutes les pierres. La nature a deux faces. L'une est si effrayante, qu'il vaut mieux être aveugle pour ne pas la voir. Si vous voyiez cette face, vous en seriez effrayés. Un prêtre bulgare me racontait que dans sa jeunesse il avait fait le rêve suivant : un gros chien l'avait avalé et puis recraché. Le matin, après son réveil, il est tombé malade. Trois bons mois il a gardé le lit. Maintenant, souvent, en commettant des fautes, nous permettons à de tels chiens de nous avaler et après, sortis de leur bouche au cours de trois mois nous sommes malades et nous disons : "La vie n'a pas de sens." Ce n'est qu'une apparence. Cette idée de manque de sens ne vient pas de Dieu. C'est nous-mêmes qui faisons notre vie désagréable et privée de sens. Alors, l'une des faces de la nature est très désagréable, effrayante et l'autre - très belle. La nature l'a cachée, parce qu'elle est toujours en train de travailler sur cette face. Dans la nature il y a des ouvriers qui élaborent une face vivante de l'âme humaine. Ils la sculptent maintenant pour qu'elle soit prête lorsque l'homme arrivera à la nouvelle phase de son développement, à sa nouvelle forme que personne ne connaît. Ce sont les plus jolis corps que l'homme puisse imaginer. Vous allez voir que chez les animaux, les poils sont un moyen de cacher les peintres (les artistes) qui ont travaillé en eux pour créer le visage humain actuel. Chez l'homme actuel ces peintres suprêmes sont bien masqués aussi et ils travaillent son nouveau visage. C'est de cette façon que procède chaque peintre. Il peint son tableau, le couvre d'un voile et ne le découvre que quand il est prêt. Parfois le rideau se lève, découvrant ce visage intelligent et vous dites : "Quel visage d'ange !" Il se dévoile un instant et très vite disparaît. C'est à cause de cela que, parfois, vous vous trouvez si beaux ! Alors vous vous dites : "Je ne savais pas que j'étais si beau !" Ce n'est pas une illusion, c'est un tableau réel auquel on nous invite sans cesse. On nous invite à cette grande distraction que Dieu nous prépare. Comme ces grands peintres travaillent sans cesse en nous, nous, de notre part, nous sommes obligés de les aider au moins et de ne pas gâcher leur art. Si on ne peut rien faire pour les aider, ce serait bien au moins de ne pas mettre en désordre leurs couleurs, leurs pinceaux, ne pas salir leur toile, ne pas s'exercer sur leur toile. On devrait se réjouir que quelque chose de grand est en train de se préparer pour nous. Et lorsqu'un jour le voile se soulèvera et que le tableau se découvrira, vous verrez que ce qui a été créé est quelque chose de grand, de vivant, qui redonne du sens à la vie. Très souvent je vous donne quelques symboles pour vous amuser, je vous montre certaines fautes et vous dites: "Des fautes, toujours des fautes, on n'entend parler que des fautes." A qui la faute? Au lycée, quand un professeur vient enseigner le bulgare et se met à corriger les fautes avec de l'encre rouge, est-ce que c'est de sa faute ? Il y a des règles, certaines lois dans la langue bulgare qui lui dictent : "Tu dois observer ces lois et chaque lettre sera à sa place." Il y a des élèves qui négligent parfois ces règles, mettent une lettre à la place d'une autre. Alors que fait le professeur ? Il a de l'encre rouge, il en prendra et fera ses corrections dans le cahier. L'élève n'est pas content que le professeur a mis tant de rouge dans son cahier. Ce n'est pas bon pour les sentiments personnels de l'élève. Et si un copain lui dit : "Fais voir ton cahier !", il répond : "Ce n'est pas la peine." Et il le referme aussitôt. Alors, il y en a parmi vous qui avez les cahiers pleins de rouge. Ce n'est pas grave, le professeur vous instruit, vous devriez le remercier. C'est un divertissement. Il ne dit pas que c'est mauvais, mais il dit à l'élève : "Ecoute, tu dois écrire d'après les règles. Ici on doit mettre une telle lettre, là - une autre et là - une troisième." Si tu apprends l'anglais, tu sauras des règles toutes différentes; si tu apprends l'hébreux, tu écriras de droite à gauche; arrive au chinois, ce n'est ni de droite à gauche, ni de gauche à droite, mais c'est du haut vers le bas que tu écriras. A chaque langue sa façon d'écrire. C'est une distraction. La plus grande distraction est pour les chinois, ils ont 40 000 caractères. Si un chinois arrive à apprendre ces 40 000 caractères, il passe pour une personne savante. Donc, les grands êtres ont créé dans la nature leur alphabet que nous devons étudier. Prenez par exemple le symbole suivant : Si vous allez le matin contempler le lever du soleil, vous apercevrez d'abord une faible lueur qui devient de plus en plus forte et finit par l'apparition du soleil. Quand le soleil se lève, cette belle vision disparaît, le tableau change. Je demande : Quelle est cette idée que la nature veut nous suggérer par le point de l'aube et le lever du soleil ? Qu'est-ce qu'elle nous suggère dès le lever jusqu'au coucher du soleil. Il existe deux symboles dans ces moments de la nature. Au premier moment - dès le point de l'aube jusqu'au lever du soleil, la nature nous apprend les deux grandes lois - celle de la Sagesse et celle de la Vérité. Ce moment dure deux heures. Ici les changements sont brusques. Après le lever du soleil, la nature nous enseigne autre chose. Elle nous apprend la loi de la chaleur, c'est-à-dire la loi de l'Amour. Là, il y a des changements de température et pas de tableaux. Au début il ne fait pas si chaud, puis le temps se réchauffe de plus en plus pour devenir très chaud. Donc dans la vie, c'est la même chose. Au sein de sa mère, au sein de la nature, l'homme apprend la Sagesse et la Vérité - ce sont les deux heures et le reste du temps de la journée il apprend l'Amour. Alors la plupart de notre vie est consacrée à l'étude de la chaleur et des changements qu'elle subit. Donc, lors du lever du soleil, vous prendrez le premier symbole. En allant chaque matin contempler le lever du soleil, vous garderez dans votre esprit l'idée du soleil levant. Et en regardant le point de l'aube, je m'exalterai, mon âme s'emplira de ces principes de la Sagesse et de la Vérité et après le lever du soleil, je dirai : L'heure de l'Amour Divin est arrivée ! Et durant toute la journée je devrai étudier les changements qui interviennent dans l'Amour. C'est ça, la beauté de la nature ! Parfois ton amour devient plus fort, puis s'affaiblit et tu te dis : l'amour se renforce et s'affaiblit. Non, tu ne sais pas encore aimer. Nous, on ne fait qu'apprendre l'art d'aimer. Pour le moment ce n'est que Dieu qui aime. Il est écrit dans l'Ecriture Sainte : "Dieu est amour". Donc, on ne nous a pas encore accordé cet art d'aimer. Alors, ce n'est qu'arrivés en Dieu que nous connaîtrons l'Amour. Lorsque Dieu nous apprend cet art, tous les anges suivent avec curiosité et respect ce qu'Il est en train de faire avec ces petits êtres. Ils sont surpris de voir Dieu descendre de son trône pour leur apprendre l'amour.
Il n'y a que Dieu qui connaisse l'art de l'Amour et Lui seul peut nous le transmettre. Mais pour pouvoir assimiler cet art, nous devons y être prêts. En quoi cela consiste-t-il ? Mais est-ce une chose insignifiante si ce Grand Dieu de l'Amour tourne son regard vers toi et si tu arrives à le comprendre ? Si votre cœur tressaillit en rencontrant le regard d'un ami aimé, ne doit-il pas tressaillir en rencontrant le regard de Celui qui vous a donné la vie et tous les biens dans cette vie ? Et quant aux souffrances, ce n'est que l'horizon qui change. Lorsque le soleil se lève, même si l'horizon se profile clair, il y a toujours des changements - il y a la poussière, les nuages, la pluie, la neige, les orages et puis de nouveau le soleil qui apparaît. Ces changements interviennent sans cesse dans la nature, mais la même loi est en vigueur dans la vie des hommes aussi. Donc, de ce point de vue la vie est une distraction, mais pour qui ? - Pour ceux qui sont purs. C'est d'eux que je vous parle et pas des pécheurs. Parmi vous il n'y en a pas. On a envoyé tous les pécheurs au pèlerinage. On leur a donne un ticket et on leur a dit : "Allez, maintenant en route ! Ce soir vous n'allez pas déranger les élèves car nous allons nous distraire, et vous, vous êtes trop sérieux, nous ne pouvons pas discuter avec vous, nous ne pouvons pas nous entendre avec vous." Alors pourquoi ne pas remercier Dieu pour cette distraction, pour tous les changements qui interviennent dans votre vie ? Est-ce qu'il y a quelque chose d'inquiétant si des nuages, de la poussière, des orages apparaissent à l'horizon. Mais, vous voyez donc, les plantes comprennent et apprécient ces changements beaucoup plus que vous ! Quand le ciel se couvre, elles s'ouvrent, elles chuchotent, se réjouissent. Vous, les enfants raisonnables, vous évitez cette nébulosité, vous vous cachez. Pourquoi ? Parce que vous n'avez pas appris la grande, la belle langue de Dieu. Nous, les gens modernes, nous avons tant dénaturé notre esprit que nous avons perdu la capacité de voir la beauté. Nous ne la trouvons que là où elle n'existe pas. Je vous donne un exemple : quelqu'un vient auprès de moi, il veut que je l'aime. Mais pour l'aimer, pour que mon amour pour lui naisse, je dois trouver la beauté en lui. Je ne peux pas l'aimer pour ses connaissances. Nous n'aimons pas les gens parce qu'ils sont très érudits. Non, le principe ou cette source qui rapproche les gens n'est ni leur intelligence, ni leur cœur, ni leur volonté, mais c'est leur âme. C'est ça la beauté dans la nature et dans la vie, parce que tu as besoin dans la manifestation de tout homme et toute âme. Quelle est la loi ? - C'est que si toutes les âmes ne se réunissent pas au même endroit, pas une seule âme n'est en état de se manifester. Donc, si la vie est une distraction, elle doit l'être pour tous. Si elle est une joie, elle doit l'être pour tous. Alors de ce point de vue, si le ciel s'amuse, l'enfer aussi, il s'amuse. A l'enfer il y a aussi de la musique, des distractions, ne pensez pas que c'est si terrible. Il y a des choses terribles mais il y en a aussi de bonnes, là aussi, il y a des distractions. Quand ? Quand il y a des distractions là-haut, il y en a dans l'enfer aussi. Quand on travaille ferme là-haut, dans l'enfer aussi on travaille ferme. Les uns ont une façon de travailler, les autres - une autre. Par exemple, une sœur qui est peintre, me racontait l'histoire suivante : Un jour elle a peint un tableau, elle l'a regardé, elle en était contente. Puis elle est allée faire le ménage et à ce moment sa petite fille a pris le pinceau et les couleurs et elle s'est mise à peindre comme sa mère qu'elle avait tant de fois observée. C'est une distraction pour elle. Je demande : Est-ce que la fille a fait quelque chose de mauvais ? Non. Elle enseigne à sa mère la leçon suivante : Maman, après avoir peint le beau tableau, tu devais le ranger plus haut pour que je ne puisse pas l'atteindre. Puisque tu ne l'as pas rangé, moi aussi je vais dessiner, je vais montrer mon art. Dieu a procédé de la sorte Lui aussi. Il a rangé les belles choses si haut pour qu'on se dise en les regardant : "Ah, si j'étais là-haut maintenant !" Si nous ne recevons pas certaines choses, ce n'est pas parce qu'on ne veut pas nous les donner, c'est que d'autres acteurs jouent maintenant sur la scène, d'autres s'amusent, notre tour n'est pas encore venu. Nous devons nous asseoir et regarder en tant que public jusqu'à ce que notre tour vienne. Parfois vous dites : "Pourquoi les gens souffrent-ils tellement ?" Qu'est-ce que la souffrance ? La souffrance est l'une des plus agréables émotions. Les meilleures idées viennent quand on souffre. On peut dire que les souffrances ont donné naissance aux meilleures idées, aux impulsions les plus agréables, aux aspirations les plus agréables. Si on vous demande si vous voulez des souffrances, vous direz: "Ah, que Dieu nous en garde." Mais qu'est-ce que vous voulez qu'Il vous donne ? La souffrance est pour l'homme le plus grand bien. Les souffrances précèdent toujours le divertissement. Quand vous faites un festin ici sur la terre, vous vous offrez un divertissement, mais vos poules, elles aussi, elles ont des divertissements. Vous les faites sortir de la basse-cour et vous leur dites : "Nous voyons que votre logement n'est pas si hygiénique, nous regrettons que vous ayez vécu ici si longtemps, mais on vous sortira d'ici et on vous accueillera dans nos maisons, on vous fera voir notre façon de nous amuser. "La volaille se met à crier, à faire cocorico, à caqueter. Vous en préparez un bon repas, vous vous mettez à lui chanter et la volaille se tait. Je demande : "A quoi pense une poule ou un coq lorsque leur âme quitte leur corps ? Ils prennent part à la distraction, c'est-à-dire ils entrent en contact avec les âmes humaines. Cette poule n'a rien perdu. Pour une poule, être mangée par un homme, c'est un privilège. Je ne dis pas que l'homme la mange, mais qu'il l'invite chez lui, quoiqu'elle passe par le feu. De la même manière vous allez passer par le feu, si vous voulez entrer dans le monde spirituel. Et quand on vous fait sortir de votre basse-cour, il y aura du caquetage. Saint Paul, après avoir compris cette grande loi de la vie, a dit : "Mort, où est ton aiguillon ?" Quand l'Amour de Dieu descend pour donner la vie, alors la mort, tous les malheurs, toutes les souffrances disparaissent. Un jour toutes les souffrances que vous avez traversées seront des perles et des parures sur vos vêtements et vous direz : "Nous sommes très joyeux d'avoir passé par ce chemin et d'avoir appris des leçons si précieuses." Et, à vrai dire, la distraction est indispensable. Il y a une chose qui est indispensable dans la distraction : tu dois t'oublier, oublier le moi animal et bas. Par exemple, quand je m'assois quelque part, je ne dois pas penser au fait que vous m'observez, mais je dois rester tout à fait silencieux et calme et penser à une toute autre chose. Chacun d'entre vous devrait agir de cette façon : penser tranquillement, ne pas s'observer, ni croire que tout est en ordre autour de lui. C'est l'une des caractéristiques de la distraction. S'il y a l'observation, vous savez de quoi cela a l'air ? C'est comme si on était enfermé dans une prison. Le gendarme vient et il examine tout. Il contrôle si les fers sont à leur place, fouille dans tes poches, cherche quelque chose etc. Puis en voilà un autre qui vient et qui t'examine les habits, le col. Je dis : c'est ce qui se passe dans la prison, mais lors de la distraction tu seras naturel. L' homme est beau dans toute distraction. Il mettra lui-même cet habit qui plaît le plus aux autres. Alors en regardant cette personne en face, on verra l'autre visage, celui dans lequel Dieu se manifeste. Alors, on doit être comme les enfants, tout à fait naturels et libres, il faut oublier malheurs et souffrances. Nous tous, nous aurons un billet à notre disposition pour aller jusqu'au soleil et nous en serons joyeux. Certains diront : "Ces enfants sont ivres. Je demande : "Qu'est- ce qu'on appelle un état lucide ? Le Maître prend un air grave et sévère. Je vous demande ce que signifie cet air sérieux. Quelle idée est-elle cachée derrière ? Le visage du Maître s'égaye. Et maintenant quelle est l'idée ? De ces deux expressions, laquelle est la plus belle ? Si tu veux faire peur à un criminel, tu vas choisir la première et si tu veux égayer un ami, tu vas choisir la seconde. Je vous dis : tous les soldats, tous les gendarmes sont toujours sérieux, ils lèvent le fusil et ils y vont. Pourquoi ? - Il y a un danger. Mais il y a une troisième possibilité, une troisième expression. C'est que par tout son mouvement, l'homme doit exprimer la grandeur et le côté agréable de la vie. Il doit être comme une source. Imaginez qu'une source peut penser comme moi. Qu'est-ce qui est le plus agréable pour la source ? Après son apparition, cette source doit avoir son lit pour y couler. C'est la chose la plus agréable pour la source. Donc, si on m'offre des conditions dans la vie, alors celle-ci doit avoir un chemin pour s'y écouler, pour pouvoir passer près de toutes les plantes et leur laisser son bien. Partout où je passerai, je ferai connaissance avec toutes les fleurs, herbes, toutes les plantes, petites mouches, petits moustiques, je vais sauter et ils capteront ma joie. Ce n'est pas un amusement, ceci ? Je bousculerai l'un, je plaisanterai avec l'autre, j'éclabousserai le troisième, je rirai avec le quatrième. Est-ce qu'il y a quelque chose de meilleur ? Chaque source ne fait-elle pas justement cela ? Imaginez que cette eau ne fait pas de bruit, qu'elle coule silencieusement, doucement, et puis, peu de temps après, vous voyez qu'elle se couvre d'une couche d'eau stagnante verdâtre, une odeur désagréable apparaît. Est-ce que c'est bon, cela ? Je vous demande : qu'est-ce qui est meilleur, cette source à l'eau qui coule ou ce bassin limité à l'eau stagnante ? Maintenant notre corps peut ressembler dans l'un des cas à une source qui coule et, dans un autre cas, il peut être comme le bassin à l'eau stagnante, alors on devient aigre, mécontent. Alors quelle est l'idée de l'amusement ? Tu te lèveras le matin et tu diras : Dieu est venu et par la loi de l'amusement je dois apprendre cette grande loi de l'humilité. Lors d'un divertissement tout le monde est vif, énergique et pour cette raison on doit savoir comment agir au moment donné. Aucune paresse n'est permise. Imaginez maintenant que vous faites partie de cette société de distraction. Vous auriez été comment ? Si je vous dis maintenant de rire, vous me demanderez : "Pourquoi devons-nous rire ?" Je vous demande : "Pourquoi donc devons-nous être sérieux?" Vous dites : "La vie est quelque chose de sérieux." Non, la vie est amour et le sérieux est quelque chose d'accidentel au sein de la vie. Seule la vie qui est pleine d'amour, de sens et de poésie est une belle vie. C'est cela la beauté. Et lorsque tu rencontres quelqu'un dont l'âme est ouverte, tu ne peux jamais l'oublier. Tu diras : "C'est un homme parfait, celui-ci." C'est une source pure. Quel défaut peux-tu lui trouver ? N'est-il pas bon d'être une telle source et que toute personne qui vous approche se sente calme et oublie sa peine ? Une autre règle qui concerne l'élève est la suivante : il n'est pas permis d'aller s'amuser en habits déchirés. Tu te laveras, tu mettras les plus jolis vêtements que tu aies et tu y iras. En t'approchant de cette grande source de la vie, tu dois être bien habillé et te réjouir de ce grand bien qu'elle t'offre. L'écriture sainte, en prévoyant cette loi du divertissement, dit : "Un jour viendra où les gens n'auront pas peur l'un de l'autre et où chacun restera au divertissement sous son figuier.". Plusieurs d'entre vous ont besoin du divertissement. Le divertissment est la loi du rajeunissement. Celui qui ne s'amuse pas, il ne peut pas rajeunir. Par exemple, tu restes à regarder les enfants s'amuser et tu dis : "Enfantillage !" Et bien, non, les enfants s'amusent. Même Dieu a des heures où Il s'amuse avec les gens et puis après, Il reprend son travail. Ne pouvons-nous pas faire la même chose d'après la même loi ? - Nous le pouvons bien. Tu regardes un ami dessiner quelque chose. Tu souris, tu dis que c'est parfait, mais tu prends le pinceau et tu barbouilles sur la toile - Attends, ce n'est pas comme ça qu'on doit dessiner - et tu fais des corrections. Si tu veux le corriger, bon, vas-y, mais ne corrige pas la toile, mais prends un corbeau vivant et dis à ton ami : "Allez, je vais le tenir et toi, tu vas dessiner. " Tu vas faire tourner le corbeau d'un côté, puis de l'autre et quand ton ami achèvera le dessin, tu lui diras : "Comme tu vois, tu as dessiné et moi aussi, j'ai dessiné. J'ai tenu le corbeau et toi, tu l'as dessiné. Maintenant, vous pouvez être choqués par le mot garga (=corbeau). C'est un mot turc. Quel est le mot bulgare qui correspond au mot turc garga - c'est le mot vrana. D'où vient - il ? Du mot noir. Voilà, donc la faute du corbeau, c'est qu'il est noir. Pourquoi est-il noir ? Autrefois la sœur de ce corbeau est morte. Il en était triste et il a mis des vêtements noirs. Plus tard, quand sa sœur ressuscitera, le corbeau redeviendra blanc, il mettra des vêtements blancs. De même si l'homme est vêtu en noir, c'est que quelqu'un est mort; s'il porte des vêtements blancs, donc sa sœur est ressuscitée. Alors, l'âme a besoin de changements intérieurs. Le sérieux rend la vie dure. Dans la vie sérieuse prédominent ces forces qui puisent les sèves vitales, l'humidité et pour cette raison les nerfs, les muscles, les os de l'homme deviennent plus rigides et une paresse intérieure apparaît. Chez le jeune homme qui écoute la voix de Dieu et qui s'amuse il y a une amplification intérieure et l'échange se fait normalement. Pour cette raison chacun d'entre vous doit avoir un divertissement, mais ce n'est que l'Amour qui procure le divertissement. Il ne peut pas y avoir un divertissement sans Amour. Après ce divertissement, nous tous, nous nous sentons libres. Lors de l'amusement chacun doit être content de son comportement et ne pas ressentir une tension intérieure.
Une des qualités de l'amusement c'est l'amplification. Lors de l'amusement on ne pense pas à la forme, mais on apprécie le moment présent. On ne cherche pas à critiquer la raison pour laquelle Dieu est descendu, mais on se réjouit du moment où Dieu est descendu. C'est cela l'Amour. Le seul être qui puisse nous procurer de la joie, donner un sens à notre vie, c'est Dieu. Et en effet, chaque jour, si occupés que vous soyez, il y aura un moment, le matin, à midi ou le soir, où vous ressentirez une grande joie. Mais comme notre esprit est pris de tant de grandes choses, ces beautés que Dieu nous offre, restent inaperçues, et on ne s'éveille que quand toutes ces choses sont passées. On s'occupe de l'avenir de l'Europe, de la Bulgarie, de nos filles et fils, et on perd ces beaux instants que Dieu nous accorde. Dans le corps qu'on a, Dieu a mis tout ce qu'il y a de plus beau. Dans ce petit corps on peut voir tous les biens du passé et du futur, et pour l'avenir plus lointain Dieu nous donnera un nouveau corps, dans lequel Il mettra ce nouveau bien. Ce corps est en train de se former. Il y a pour chacun un nouveau et joli corps qui se prépare et dans lequel aura lieu le divertissement. Alors, il est nécessaire de quitter déjà cette triste philosophie de la vie. Je vais vous donner un exemple, si vous voulez vous servir du bon côté de l'Evangile. Dans cet exemple il s'agit d'un homme, un grand ivrogne, qui vingt-deux bonnes années a bu et a mené une vie dissipée. Le résultat en était le suivant : ses enfants sont partis, sa femme est morte, il a perdu toute sa fortune et il est reste tout seul dans la plus grande détresse et il a pris la décision de se suicider. Il n'avait qu'un lev dans sa poche et il a décidé d'acheter un Evangile. Il l'achète et il y lit : Dieu est amour ! J'ai tout donné et tout perdu pour l'Amour. J'ai enfin trouvé celui que j'aimais et pour cette raison je peux faire quelque chose de bon pour lui. Il va dans un bistrot pour s'amuser. Il dit : "Donne-moi un verre de vin !". Il regarde le vin et il dit tout doucement à ce copain qui se trouve à l'intérieur de lui-même : "Ecoute, vingt bonnes années je te paie la boisson, mais maintenant je vais te montrer une nouvelle loi - il écarte le verre, il ne boit pas. Il s'adresse au serveur : "Donne-moi un verre d'eau limpide et pure." Il met le verre devant lui. Celui qui est à l'intérieur lui dit : du vin... Il lève le verre d'eau et il en boit. L'autre lui répète : du vin - et bien je ferai ce que moi, je veux. J'ai trouvé Dieu, que j'aimais. C'est Lui qui m'a appris cela. Il se rend au bistrot le prochain jour, le troisième, le quatrième, le cinquième, le dixième, il commande un verre de vin et un verre d'eau, mais il ne boit que l'eau. Enfin il dit : j'ai une forte volonté. C'est de cette façon que vous aussi, vous pouvez vaincre quelque mauvaise habitude. Pourquoi pas ? Mais c'est une distraction. Si vous avez une telle habitude, installez-vous dans un bistrot, prenez un verre de vin et un verre d'eau. C'est ça, la volonté. Je dis : Un brave homme, c'est celui qui peut manifester sa bonté dans les pires conditions. C'est tout à fait normal de pouvoir manifester sa bonté dans des conditions favorables. Donc, malgré les conditions défavorables, tu diras : Dieu, je peux faire quelque chose pour Toi ! Et de cette façon, l'Amour doit s'amplifier, devenir un Amour pour tous, qui jaillit partout; on doit avoir la même attitude à l'égard de tous, sans partialité. Et en tournant le regard vers quelqu'un, souhaitons-lui tout le bien, tout comme Dieu le souhaite. Oublions toutes ses fautes comme Dieu les oublie, parce que l'Amour ne s'en aperçoit jamais. Devant l'Amour de Dieu les péchés et les défauts des gens disparaissent comme la poussière et la fumée et ce que l'homme garde de ce feu de Dieu, c'est la pureté, la grandeur et la noblesse. Si un esprit vient et s'il te suggère quelque idée, en te disant par exemple : Tu ne te remettras pas sur la bonne voie. Mais comment ? J'y suis déjà. Remplace ce petit mot "pas" par un autre petit mot - "que". Tu n'as qu'à isoler le contraire de cette phrase, parce que dans chaque pensée négative il y a un côté positif. Celui qui te suggère l'idée que tu ne te remettras pas sur la bonne voie, il émet une pensée positive aussi - celle que tu peux échouer. Si tu peux échouer, tu peux aussi te remettre sur la bonne voie. Sois actif pour être en bonne voie. Celui qui peut être sérieux, il peut aussi être gai, rire. La vie sur la terre en passant d'un bout à l'autre n'est qu'une distraction. C'est ce que vous devez apprendre dorénavant. Il ne faut pas tenir compte du côté extérieur seulement, il faut aussi chercher le côté intérieur de la vie. Ce serait drôle, par exemple, si je mettais un masque effrayant qui vous ferait peur et si, en même temps, je souriais sous le masque. Ne regardez pas ce masque, regardez ce qu'il y a au-dessous. Ou bien je peux mettre un masque gai, en cachant un visage très sérieux. Ce n'est pas le masque qui donne le sens des choses, mais c'est ce qui est caché derrière. Ce qui est caché derrière le masque, c'est l'âme humaine. Eh bien, ce soir je veux vous suggérer l'idée suivante : la chose la plus grande au monde, c'est que Dieu vient toujours pour nous enseigner la règle de l'Amour, c'est-à-dire pas l'Amour même mais les transformations de l'Amour. Tout comme on prend la température de l'air à l'aide d'un thermomètre, on peut prendre aussi la température de l'Amour. Etudier la température de l'Amour, c'est parfait. La température de l'Amour fait pousser toutes les plantes. Je vous demande : Y a-t-il une seule plante au monde qui puisse pousser sans lumière et sans chaleur ? - Il n'y en a pas. Y a-t-il une source qui jaillisse et qui se jette dans les rivières sans lumière et sans chaleur ? - Il n'y en a pas. Est-ce que les orages et les tonnerres peuvent apparaître sans lumière et sans chaleur. - Non. Pour l'existence de toutes ces choses on a besoin de lumière et de chaleur. Tous les beaux cristaux, toutes les pierres précieuses, tous les diamants ont apparu sous l'action de la lumière et de la chaleur. Tous les animaux sont apparus grâce à la lumière et à la chaleur. Nous, les hommes - aussi. Donc, d'après cette même loi nos âmes se sont formées sous l'influence de l'Amour de Dieu, de la Sagesse de Dieu et de la Vérité de Dieu. Ce sont trois grands esprits qui travaillent pour la création de l'homme. Ils appellent l'homme le fils bien-aimé de Dieu. Ces grands esprits possèdent une beauté extraordinaire, un charme ! Vous allez demander : Et les anges alors? Lorsque l'homme acquiert cette belle, cette charmante forme, les âmes des hommes et des anges vont s'unir et former un tout. Leurs âmes unies, Dieu viendra s'installer et vivre en eux, et ils jouiront d'une immortalité. C'est à cela qu'on se prépare. La nouvelle doctrine est porteuse d'une grande tâche et pas de ces affaires insignifiantes dont vous vous occupez. Il y a devant nous une grande tache - celle de l'immortalité, celle d'hériter du ciel, de rencontrer ces grandes âmes, pour lesquelles on se prépare. Et à cause de cela chacun doit offrir quelque chose de lui-même et aussi accepter quelque chose. Parfois vous dites : on doit travailler pour soi-même. Oui, mais tout en travaillant pour soi-même, et en se concentrant sur soi-même, on doit s'amplifier, mettre en soi ce moi amplifié, et comme nous vivons en Dieu, nous aurons tout le monde en nous. Si nous accueillons Dieu, accueillons tous les autres êtres aussi. Cela signifie aimer quelqu'un, vouloir son bien. Cela signifie vouloir du bien pour tous, aimer Dieu. Et si vous faites tout cela, toutes les difficultés, tous les problèmes que vous avez et dont il est question parfois se résoudront en une semaine grâce au Ciel. Lorsque l'Amour de Dieu luit et cette chaleur vient, nous, on est prêt à partager sa bouchée de pain avec celui qu'on aime. Si l'Amour n'est pas là, on cache son morceau de pain dans la poche. L'Amour venu, on sourit et on dit : Mon frère, amusons-nous ensemble. C'est Dieu-même qui nous enseigne l'art d'aimer et ce ne sont que les enfants qui peuvent apprendre. A cet égard, je voudrais que vous soyez comme les enfants, parce que seuls les enfants s'amusent. Ne vous croyez pas vieux. Jetez ces barbes ! Jaloux, le Diable a donné aux hommes des barbes pour les déguiser, mais même derrière les masques on peut voir leurs visages. Je voudrais que vous soyez comme les enfants - avoir l'âme jeune, sereine, gaie. Oubliez vos tristesses ! En vous mettant au lit, dites-vous : Demain, quand le soleil se lèvera, Dieu viendra, je l'accueillerai. Et en te couchant, tu seras toujours joyeux, et pas seulement en avoir l'air, mais tu dois sentir la chaleur que tu dégages et tout le monde dira de toi : je voudrais que cet homme vienne encore une fois. Vous tous, vous devez être comme une source qui jaillit, comme une petite fleur qui exhale une odeur agréable. Telle doit être notre vie. C'est cela la distraction dont parle Jésus Christ : "Et je vous reverrai, vous vous réjouirez, et votre joie, personne ne vous l'enlèvera. " C'est une distraction, cela ! C'est cela la beauté, c'est cela la grandeur ! Ce soir je vous parle de choses toutes simples. N'y ajoutez pas de philosophie ! Et alors, comment comprendre ? L'homme doit ressentir la gaieté, la joie, il doit être prêt à tout donner. Soyez serein et joyeux, que je ne vous vois plus fâchés, sérieux. Ceux qui vous gênaient, ne sont pas là maintenant, on les a envoyés en excursion. Quand ils seront de retour, je vous le dirai. Ce soir, demain, l'après-demain, une semaine ils ne seront pas là, ne vous inquiétez pas, pendant une semaine vous pouvez vous amuser tant que vous voulez. Puis ils retourneront, on ne peut pas se passer d'eux. Vous les accueillerez bien, vous leur sourirez, eux non plus, ils ne peuvent pas sans vous. Une transformation se fait maintenant dans votre esprit, et les forces de la nature sont favorables. Pour cette raison, il doit y avoir des transformations subites dans nos réunions d'un état en un autre. Nous allons passer par de différents types de réunions : philosophiques, sérieuses et gaies. Cette réunion maintenant est la première en son genre. Lors de cette distraction on a appris la chose suivante : chaque matin Dieu vient pour nous enseigner l'art de l'Amour. Il caresse chacun et Il dit : "Je veux que vous soyez sages." Et Il repart. Il sait bien que nous allons nous rouler par terre, que nous allons tomber et nous relever pour devenir à la fin lisses comme une perle et nous dirons : "On est très beau maintenant." Vous avez vu une petite pierre qui roule, roule, jusqu'à ce qu'elle devienne tout à fait polie, n'est-ce pas ? Tout ce qui est désagréable, disparaîtra et ce n'est que la beauté de la vie qui restera. L'autre jour je vous ai dit que la chose la plus importante pour l'homme c'est aimer et non pas être aimé. Pour l'élève aussi, c'est le plus important. L'Amour peut venir par cette ouverture de l'âme. Maintenant, enouvrant l'Evangile, vous y trouverez beaucoup de règles, mais l'âme humaine doit être libre, il faut que notre moral consiste en cette chose qui permettra à l'Amour de se manifester. Nos règles de vie seront les mêmes que celles du monde invisible.
Traduction par Yana Traïkova
Revue par Tania Dimitrova et
Dominique Knecht
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