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 Le Haut Idéal

La nature n'aime que ceux qui ont un haut idéal. Elle les appelle ses enfants bien-aimés et sait le nom de chacun d'eux. Ceux qui n'ont pas d'idéal ne sont pas inscrits dans son livre. Elle les met de côté, comme inaptes, et les laisse dans ses caves, pour un temps indéterminé.

Si vous remarquez que personne n'a de considération pour vous et que vous êtes abandonnés de Dieu, de la nature, vous saurez que la faute vous en incombe – vous n'avez pas un haut idéal. C'est une règle, c'est une loi. Il ne peut en être autrement. Or, chacun de vous peut refaire sa vie, réparer son malheur, chacun peut sortir de cette cave. S'il s'en trouve un, même parmi les plus abandonnés, qui se crée un jour un haut idéal, après avoir commencé à ramper comme un ver, il se trouvera à la surface de la terre. Et la nature dira : " Voilà un de mes enfants qui est ressuscité. "

Qu'est-ce que la mort ? – La mort est le malheur des enfants oubliés, des enfants sans idéal. La résurrection, c'est la sortie des enfants, avec un haut idéal, des caves profondes du monde matériel. Maintenant, pour que vous vous évadiez de cette cave vous devez avoir de la volonté et une foi inébranlable, une foi incomparable.

Il y a des gens qui disent : " Je peux me vêtir de n'importe quoi. Je mange tout ce que je trouve, je mange tout. " II ne peut en être ainsi. L'homme qui déclare pouvoir tout manger, est un homme dont l'idéal est bien terre à terre. C'est une bête omnivore. Celui qui se nourrit doit manger les produits de choix de la nature et qui agissent le plus efficacement – voilà ce qu'il faut ! La nature vous connaît. Comment ? Chaque jour elle vous met à l'épreuve. Et savez-vous à quel examen elle vous soumet ? Pour découvrir ce qui se cache dans les replis de votre âme, ce qui se dissimule dans les replis de votre intellect et de votre cœur, pour apprendre ce que vous y avez caché et ce que sont vos élans, vos désirs et ce qui peut sortir de vous, elle place dans son jardin les meilleurs arbres fruitiers et les orne de fruits de différentes qualités. Elle vous laisse entrer dans ce jardin et observe quel fruit vous cueillerez. Si vous avez un haut idéal et si vous trouvez le fruit le plus beau, elle dira : " Voilà un de mes enfants intelligents. " Tout de suite elle va noter dans son livre : " II peut devenir un homme ! " Mais si vous êtes trop paresseux pour grimper haut sur l'arbre, elle se fera une autre opinion de vous. Le fruit que vous cueillerez de l'arbre doit être le meilleur. Peut-être, pour le cueillir, le payerez-vous au prix de votre vie, mais si vous grimpez et le saisissez, la nature dira : " Cet enfant est audacieux, il cueille le plus beau fruit. " Mais, si cet enfant jette un regard en haut et se dit : " A quoi bon grimper ? " et baisse les yeux pour voir si quelque poire est tombée à terre, puis atteint les branches voisines pour en cueillir une, la nature dira : "C'est un des enfants oubliés. Il ne deviendra pas un homme."

Remarquez bien que la nature ne voit que vos aspirations intérieures. Elle ne fait que constater les faits, elle les observe seulement et note ce qu'elle voit. Donc, si elle a noté le mieux pour vous, vous en êtes, vous-même, la cause. Et si elle a marqué quelque chose de peu recommandable, la faute en est encore à vous. Elle n'a rien noté de plus, rien de moins. Elle a tout simplement marqué le fait et de ce fait elle tire ses conclusions qui influeront sur votre vie et qui dépendront uniquement du choix que vous aurez fait.

Je vous donnerai un petit exemple pour rendre ma pensée plus claire. Une Égyptienne, nommée El-Thamar, était la fille du plus pauvre paysan d'Egypte. Elle était très sage, intelligente, vertueuse, modeste. Quand elle entra à l'école, le maître lui demanda : " Te marieras-tu ou resteras-tu vierge ? " Elle répondit : " Je n'ai qu'un idéal sur la terre, et voici ce que j'ai décidé : je puis me marier, mais je n'épouserai que le fils du roi. Je repousserai tout autre, quel qu'il soit. Je n'ai qu'un choix. S'il ne vient pas, lui, j'ai résolu de rester vierge. " Vous direz : Folie ! Non, elle a un idéal : " Si le fils du roi vient, je l'épouserai, sinon, je n'ai pas besoin de me marier. "

Où est maintenant l'application de ce haut idéal dans le monde ? Si tu as une croyance, si tu as une doctrine, une mesure, un modèle, un cœur, une intelligence, une âme, un esprit, il faut que cet esprit soit le fils de la Vérité.

Maintenant, je passe à d'autres comparaisons. Tu veux observer le lever du soleil. Garde-toi de le faire quand le soleil est déjà au-dessus de l'horizon. Il faut que tu sois là au premier rayon qui se montre, c'est le plus important.

C'est le fils du roi. Si tu n'as pas saisi le premier rayon, les autres ne valent pas grand-chose. Si tu n'as pas vu le premier rayon, tu as manqué le lever du soleil. Saisis celui-là et tu n'as pas besoin des autres. Prends-le et rentre chez toi. On te demande : " As-tu été voir le lever du soleil ?" – J'ai vu le soleil se lever. Je dis : " Tu n'as pas vu le premier rayon. Tous les autres rayons sont les derniers fruits de ce grand arbre. "

Quand tu vas à la montagne, ne dis pas : " Je bois n'importe quelle eau. " Non, si tu trouves la source la plus belle et si tu bois au centre, là où jaillit l'eau la plus pure, tu es un homme à haut idéal. Si tu t'arrêtes au bord, et si tu dis : " On peut boire ici également ", tu es un homme à bas idéal. Quelques-uns d'entre vous disent : " Je peux boire ici également. " Non, ce n'est pas avoir du caractère. Il faut que l'élève d'une école spirituelle se distingue de tous les autres. Si tu vas à la source, bien que cela t'occasionne des déboires, tu boiras au centre même. Chacun doit boire l'eau la plus pure. Agis-tu ainsi, et tu as déjà un haut idéal !

Quand tu montes sur un sommet, c'est encore la même loi. On entend dire : " Je puis me reposer n'importe où. " Non, tu trouveras sur ce sommet l'endroit le plus beau, le coin le plus attrayant, celui qui laissera les impressions les plus profondes dans ton âme. Et une fois descendu, tu dois emporter ce sommet au plus profond de ton cœur, comme un sommet vivant. Quand tu lis des livres, c'est la même loi. Lis les œuvres de l'écrivain le plus célèbre, philosophe le plus éminent, du prédicateur le plus renommé !

Si tu veux voir des tableaux, va voir les tableaux du peintre le plus remarquable et non pas ceux des peintres médiocres. Les tableaux ordinaires, tu les verras quand tu regarderas le monde et tout ce qui se passe autour de toi. Cependant, lorsqu'il s'agit de faire ton choix, tu iras voir seulement un tableau, cela suffit. Ce sera le tableau du plus grand peintre, du peintre qui porte en lui un haut idéal.

Si tu cherches un ami, observe la même loi. Choisis le plus noble, le plus sage, le plus intelligent, le meilleur, celui qui a le cœur le plus pur. Il en est de même, quand l'homme choisit une femme et la femme, un époux. Ne vous écartez pas de cette règle. Vous en éloigner, c'est vous créer mille souffrances dans ce monde.

Je vous parle d'un point de vue purement idéal des choses et des principes que vous devez appliquer tous les jours. Parfois vous vous direz que votre idéal est faux. Eh bien, s'il est faux en ce moment, quel est l'idéal que vous choisirez ensuite ? Supposons qu'aujourd'hui vous ayez perdu votre journée – vous n'êtes pas allé à la rencontre du premier rayon. Mais demain vous devez l'attendre de nouveau. Si vous l'attendez de la même manière, vous aurez perdu de nouveau votre journée; mais si vous avez été ponctuel ce jour-là, si vous avez saisi le premier rayon, demain aussi vous pourrez en faire autant. C'est de cette manière que vous pourrez changer votre vie. La meilleure pensée, le meilleur sentiment, la meilleure action qui pénètrent dans votre âme contiennent en eux-mêmes le premier rayon. Quand nous nous appliquons à nous corriger, nous sommes de nouveau dans la même loi. Si vous voulez corriger votre vie, saisissez le plus grand de vos défauts, tenez-le un, deux, trois jours, une semaine, un mois, une année, dix ans, jusqu'à ce que ce défaut comprenne qu'il a affaire à un homme et qu'il dise : "Je capitule." Vous méritez alors la situation où vous vous trouvez actuellement. Il y a des disciples qui, après avoir essuyé quelques insuccès dans leur vie, renoncent à tout idéal, désespèrent, quittent le champ de bataille et se disent : "Je ne serai jamais rien." Ce sont des gens dépourvus d'un haut idéal.

Mais pou quoi êtes-vous appelés sur la terre ? Est-ce pour un festin ? – Non. On vous a appelés pour éprouver votre caractère et votre intelligence. Quand vous mangez à la table de la nature, celle-ci vous épie, elle a des yeux, elle regarde comment vous vous conduisez – comment vous tenez la fourchette, la cuillère, à quel point vos serviettes sont propres; elle voit tout et d'après cela elle conclut, elle sait ce que vous deviendrez. Si on vous invite à un festin et qu'on vous serve au deuxième tour, en vous donnant une assiette dans laquelle on a déjà mangé, si vous ne faites pas attention à cela et que vous vous mettiez à manger dans cette assiette, pouvez-vous avoir la prétention d'être un homme de haut idéal ? Vous me demanderez : Alors, que devons-nous faire ? Vous apporterez une assiette propre et vous demanderez : " Je vous prie, pourrait-on trouver une assiette propre chez vous ?" – " II n'y en a pas. " – " J'ai ma propre assiette. " Et vous la donnerez pour qu'on vous serve. C'est ainsi que vous mangerez. Puis vous demanderez : " Quelqu'un a-t-il mangé avec cette cuillère ? " Vous sortirez vos cuillères, vos fourchettes, vos couteaux. Comprenez-vous ? C'est une règle pour les disciples de l'Ecole. Vous direz : " Comment appliquerons-nous cette règle quand on nous invite ? " Voici comment je traiterais mes convives, comment je vous régalerais si je vous invitais un jour. Je commanderais dix pains biens faits, bien cuits, chez le boulanger le plus réputé, le plus honnête, le plus intelligent, le plus noble. J'irais le trouver, et c'est lui qui cuirait le pain. Si je voulais vous donner un festin, c'est de la sorte que je me comporterais. En outre, il n'y aurait sur ma table ni assiettes, ni couteaux, ni fourchettes. Je poserais ces dix pains, je vous apporterais les plus belles grappes des raisin, cueillies dans ma vigne. Puis j'apporterais mes meilleures pommes. Et alors, je prendrais une grappe et je la mettrais dans la main de chacun. Vos assiettes sont vos mains. Je romprais le pain, et j'en donnerais un morceau à chacun. C'est ainsi que je vous régalerais. Comprenez-vous ? Une grappe de raisin, un poire, une pomme, un morceau de pain, et puis nous causerions agréablement. Il n'y aurait pas de cliquetis de fourchettes, de cuillères, de couteaux, d'assiettes. Tout se ferait sans bruit. Je ne vous donnerais pas de serviettes non plus. Pourquoi ? Lorsque vos mains se seraient salies, je vous conduirais à ma plus belle fontaine et je vous dirais : " Lavez-vous ici, prenez votre propre serviette et essuyez-vous. " Voilà l'idéal de la vie consciente. Il y a, par exemple, beaucoup de gens riches qui sont très difficiles en ce qui concerne leur nourriture et qui au point de vue moral et intellectuel n'ont pas un haut idéal. Vous verrez souvent qu'un homme riche est très exigeant par rapport au pain, à la nourriture, et cela me plaît; mais, d'autre part, quand il s'agit de ne pas voler, de ne pas mentir, il n'est pas si scrupuleux. Je dis : " Vous commencez bien, mais vous finissez mal. Votre idéal sur le plan physique est bon, mais, dans le monde spirituel, vous ne deviendrez pas un homme ! "

II y en a qui disent : " Je peux aimer qui que ce soit. " Non, vous ne dites pas la vérité. J'aurais désiré rencontrer quelqu'un d'entre vous qui me montrât qu'il peut vraiment aimer n'importe qui, mais non seulement en vaines paroles. Il faut que l'Amour repose sur une expérience intérieure. Si vous prononcez le mot "Amour", dans son plein sens, il faut que vous en sentiez le contenu intérieur. Quel est le contenu de l'Amour ?

Dans le monde, nous pouvons aimer avant tout Dieu ! – rien de plus. C'est la grande Vérité. Puis nous pouvons aimer notre prochain et ensuite nous-même. Celui qui ne commence pas sa vie par l'amour de Dieu, ne deviendra pas un homme. Si mes paroles ne sont pas vraies, examinez toute l'histoire humaine et trouvez quelqu'un qui, ayant agi autrement, soit devenu un homme. Tous les grands hommes, tous les saints, tous les génies et tous les maîtres de l'humanité ont été des hommes qui ont aimé Dieu. Mais on pourrait répliquer : si cette doctrine ne prêche que l'amour de Dieu, alors nous oublierons les hommes. Non, nous ne les oublierons pas, nous donnerons aux hommes un haut idéal. Si tous les hommes tendaient vers le premier rayon du soleil, si tous les hommes se dirigeaient vers l'idéal de l'Amour Divin, savez-vous ce que serait le monde contemporain ? Serait-on en général si chétif ! – Non.

Eh bien, je ferai une objection à tous ceux qui affirment pouvoir aimer qui que ce soit et même l'humanité tout entière. Je dis : pour aimer tout le monde, il faut connaître l'homme. Or, si tu aimes l'humanité, tu connais les hommes, et si tu connais les hommes, tu peux corriger leurs erreurs. Est-ce qu'il en est ainsi en réalité ? Je demande : tu as une femme et elle est un membre de l'humanité, mais tu ne peux pas vivre avec elle. Pourquoi ? Tu as un fils, tu ne t'entends pas avec lui. N'est-il pas vrai qu'il faut que vous vous entendiez ? Donc, ton affirmation, que tu peux aimer tout le monde est fausse. Je vous ai dit : tu peux aimer l'homme si tu le connais. Ta connaissance de l'homme provient de ton amour envers Dieu. Dans l'accomplissement de la volonté de Dieu réside la force de l'âme humaine, et votre amour pour Dieu contient le bonheur de chacun. C'est ainsi que je juge, moi. Vous dites : " Cela est très facile ! Mon cœur brûle, je suis prêt à mourir pour lui. " Oui, vous vivez dans l'amour qui tue les hommes. Ce n'est pas l'amour, c'est la mort, c'est la décomposition. C'est l'amour de la lumière noire, qui décompose, qui empeste, qui tache, qui corrompt, qui obscurcit l'âme humaine. Ne croyez pas que ce qui est Sublime dans le monde et dans la nature vivante autour de vous puisse se tromper sur un tel amour !

Le Dieu de la vie possède une qualité sublime – II aime en nous le meilleur; le Dieu du bien éternel aime en nous le meilleur. Vous trouverez ce verset dans l'Écriture Sainte : " II aime la Vérité dans l'homme. " Le plus sublime, le plus pur en nous, c'est ce que Dieu aime. Quelqu'un veut savoir si Dieu s'intéresse à sa vie ordinaire. A votre vie ordinaire peuvent bien s'intéresser des milliers d'autres personnes, mais pas Dieu. Si je suis le premier serviteur chez un grand seigneur et si j'ai autour de moi dix valets à ma disposition pour m'habiller et cirer mes chaussures, le seigneur viendra-t-il aussi m'habiller ? Est-ce que ce serait raisonnable ? – Non. Il ne s'intéresse pas à savoir qui me mettra les chaussettes. Il dit : " II a dix personnes pour lui mettre ses chaussettes. " II ne s'intéresse pas non plus à savoir qui cirera tes chaussures. Pourquoi ? – Il y a beaucoup de cireurs qui sont prêts, pour quelques sous, à cirer tes chaussures. Un autre demande : " Est-ce que Dieu, aujourd'hui, est content de mes chaussures ? " Mais pourquoi Dieu doit-il être content de tes chaussures ? Il peut bien être content de ce cireur qui s'est proposé cet idéal : "Je cirerai le mieux possible les chaussures de celui qui viendra aujourd'hui le premier chez moi. " Et toi, étant chez le cireur, tu approuves son idée et tu te dis : " Est-ce que Dieu s'intéresse à mes chaussures ? " Non. Il s'intéresse au cireur qui a une idée en lui. Il a ciré tes chaussures aussi bien qu'il a pu.

Maintenant, je vous dirai comment vous devez agir dans la vie, en qualité d'hommes ayant un haut idéal. Si une femme, pour coudre une chemise à son mari, prend une étoffe quelconque et ne la coud pas soigneusement, elle n'est pas une femme à haut idéal.

Non, elle doit parcourir toute la ville, elle doit trouver la meilleure toile fine de soie ou de lin et lui coudre la chemise en se disant : " Je lui coudrai cette chemise de façon qu'il s'en souvienne. " Elle doit y mettre tout son art. C'est une femme à haut idéal.

Le mari va acheter une étoffe pour sa femme. Il ne faut pas qu'il achète une indienne quelconque et se dise : " La vie est chère, on doit lui en faire accroire. " Ce n'est pas là un mari ayant un haut idéal. Il doit parcourir toute la ville et acheter la plus belle étoffe. C'est un idéal en lui. Ce jour-là, la nature note pour la femme et pour le mari qu'ils ont fait le meilleur choix. Ils ont du caractère !

Tu veux choisir un livre pour ton ami. Tu lui choisiras autant que possible le plus beau livre avec le plus beau texte et tu lui en feras cadeau. Ainsi, se souviendra-t-il de toi toute sa vie.

Quelqu'un te donne son album pour que tu y inscrives quelques passages en souvenir. Tu t'assieds et tu te dis : mais copions donc quelque chose du poète Petko Slaveykoff : Argent, argent, roi tout-puissant... Si tu écris cela, tu seras envoyé au fond de la cave. Ce n'est pas là un idéal ! Tu dois choisir le plus beau de ce qui existe et tu l'inscriras de manière que ton ami s'oublie quand il lira ces paroles. Tu y ajouteras ce que tu sais de plus beau ! C'est peut-être la première fois que tu écris quelque chose, mais tu y écriras ce qu'il y a de plus beau en toi-même. Et quand tu l'auras écrit, la nature notera de nouveau : " Cet enfant deviendra un homme ! "

Puis, tu aimes. Dans ce cas aussi, on peut reconnaître de quelle qualité est ton amour. Une personne dit :

" J'aime mon ami. " Pourquoi ? – " Mais parce qu'il a de jolis sourcils et de beaux yeux, qu'on se plaît à admirer. " S'il parle ainsi cet homme n'a pas compris l'amour. Il a un bas idéal. Un autre dit : " J'aime mon ami. Si tu pouvais le voir seulement ! Quelle jolie bouche, quel joli nez – une merveille de la nature ! " Une autre personne dit aussi : " J'aime cet homme – il a des moustaches merveilleusement jolies ! " Tous ceux-là ont un bas idéal. Non, tu dois trouver chez ton ami la qualité qui le distingue de tous les autres. Tu diras : il y a en lui une qualité que les autres n'ont pas et c'est elle que j'apprécie. Cette vertu ne se remarque pas extérieurement, elle n'est ni dans ses yeux, ni dans son nez, ni dans sa bouche. Elle est dans les branches les plus élevées de l'arbre. Et quand tu trouves dans ton ami cette qualité, tu la cueilleras comme le plus beau fruit, tu la garderas dans ton âme comme une bénédiction, tu l'imprimeras dans ta mémoire, et la nature de nouveau notera : " Cet enfant deviendra un homme ! "

Vous avez un professeur et vous vous dites : " Notre professeur est très érudit – il connaît la chimie, la physique, l'astronomie, la philosophie, etc. " Non, ce n'est pas votre professeur. C'est un chameau chargé. Tout ce qui distingue votre professeur ne se trouve pas dans ses connaissances extérieures. Ce ne sont que les rubans, les ornements du chapeau, mais où est le chapeau lui-même ? Et alors savez-vous, comment les idéals s'altèrent ? Le maître dit à son élève : tu prendras le plus beau chapeau sans rubans. Elle va chez la modiste et cherche un tel chapeau, mais la modiste lui dit : " Votre maître vous recommande de prendre un chapeau sans rubans, mais cela ne vous ira pas. Si nous mettons un petit ruban, le chapeau en sera plus beau. " – On met un ruban. Mais il y a là d'autres personnes qui disent : " Mettez encore un ruban de l'autre côté, et le chapeau deviendra encore plus beau. " L'élève dit : " A moi aussi, il me semble que le maître sera content. " Ce chapeau a-t-il acquis une plus grande valeur ? – Non, il a perdu de sa valeur. Savez-vous pourquoi ? Voici ma démonstration. Imaginez-vous que mon maître me donne une jolie plume avec laquelle on peut écrire très bien. Un de mes amis vient et me dit : " Attends, j'ai une pierre précieuse, grosse comme un œuf de poule, si nous la mettons au bout de la plume, elle deviendra plus belle. " II la met à une chaînette, l'accroche à ma plume, et j'écris. Un autre vient et me dit : " J'ai aussi un diamant comme un œuf de canard; si nous le mettons sur la plume, elle deviendra encore plus belle. " Lui aussi y met son diamant. Je demande : cet élève pourra-t-il bien écrire avec sa plume chargée de ces pierres précieuses ? – Non. Ce sont là les idéals stupides de l'humanité contemporaine. Ce sont les idéals des élèves actuels. Ce sont les idéals des gens religieux contemporains, qui ne comprennent pas cette puissante étincelle divine qui doit pénétrer profondément dans nos âmes. Quelquefois vous dites : si quelqu'un pouvait me donner un diamant ! Bon, si je me propose de mettre un diamant au collier de quelqu'un, comment ce diamant doit-il être ? – Le plus gros du monde, si je peux le trouver. Sinon, je ne mettrai rien à votre cou. Tel doit être l'idéal pour vous aussi : Ce qu'il y a de plus beau au monde ! Justement par ce choix intérieur des choses, vous vous distinguerez des autres. La Vérité doit être implantée dans le cœur des hommes ! "

Et maintenant, comprenez-vous où va ma pensée ? Voyez-vous où va la rivière qui coule ?

Depuis bien longtemps, on n'a pas parlé clairement au monde du haut idéal. Aujourd'hui, je me suis dit : ce soir je parlerai à mes disciples de ce qui est le plus beau, le plus joli, le plus pur, je leur donnerai le meilleur de ce que je puis leur donner. Si vous avez saisi le premier rayon qui sort du Divin, vous deviendrez de vrais disciples, de vrais hommes. Je pense que vous êtes de ceux qui comprennent la Vérité dans son idéal suprême. Si vous êtes, au contraire, de ceux qui s'attardent et qui ne savent pas saisir le premier rayon, vous vous trouverez dans la situation des enfants oubliés au fond de la cave. Et cette cave n'est pas pour les enfants de Dieu. C'est pour vous qu'il a créé tout cet immense univers.

Celui qui aime parle de l'amour, et le peureux parle de la peur ! Qui est celui qui gagne dans la vie ? – Est-ce celui qui parle de l'amour, ou bien celui qui parle de la peur ? Le sage parle de la Sagesse, et le stupide, des affaires insipides du monde. De ces deux qui l'emporte ? L'intelligent construit, tandis que le stupide détruit. L'intelligent écrit, tandis que le stupide signe. Il dit : " Je ne suis habitué qu'à signer le bon que mon père me fait parvenir. " II signe toujours, II y a des gens dont toute la vie n'est qu'une signature. Ils signent toutes les fois qu'ils ont pris quelque chose. Et quand la nature regarde un tel être, elle dit : " Cet enfant ne deviendra pas un homme. Il n'est habitué qu'à signer, mais il n'écrit jamais. "

Ainsi donc, tous les êtres sublimes, tous les Frères de la Fraternité universelle de la lumière sont passés par ce chemin. Il y a un idéal suprême en eux. Ils sentent, pensent et agissent d'après ce haut idéal. Et quand un de ces frères se décide à descendre sur la terre, qu'est-ce que ses frères lui disent ? – II lui disent d'aller chez le meilleur. Vous pouvez à présent me désigner qui est le meilleur. Je vous dis : le meilleur, c'est celui qui a de hautes aspirations, qui a un idéal, le plus haut idéal. C'est chez lui qu'il va aller. Ce disciple dont l'âme vibre, qui pense à chaque instant à son Maître, c'est chez lui que le Maître viendra et dira : " Ici habite un des disciples que je dois visiter ce soir. " Et si un disciple ne songe qu'à des choses vaines, le Maître passera près de sa maison et dira : " Ici habite un des élèves oubliés ", et il n'entrera pas.

C'est l'idéal sublime – le plus haut, le plus élevé, le plus beau, le plus fort, le plus puissant, le meilleur, le plus raisonnable, le plus juste, le plus vrai – tout au plus haut degré ! Mettez cet idéal en vous et vous vous verrez que votre vie sera changée. Il faut de l'application ! Tu as perdu courage et te dis : mon cœur est vide; l'Amour n'y est pas. – Que faire ? Dis-toi : demain j'irai attendre le lever du soleil et je tâcherai d'attraper le premier rayon.

Avez-vous observé, en vous réveillant le matin, quelle est votre première pensée ? La nature est extrêmement exigeante à cet égard. Lorsqu'un enfant se réveille, elle s'arrête tout aussitôt devant lui, et toute palpitante, retenant son haleine, elle écoute et cherche à comprendre à quoi pensera cet enfant. Si, en te réveillant, tu diriges ton esprit vers Dieu et si tu penses à cet Amour Sublime qui comble ton âme de tous les biens, elle dit : " Cet enfant deviendra un grand homme. Il a un haut idéal ! "

Sofia, le 11 septembre 1923

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